Proposer une offre financièrement tenable aux entreprises souhaitant électrifier leurs flottes de véhicules utilitaires. C’est le pari de Pelikan Mobility, une toute jeune entreprise créée fin 2022 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) par David Salfati et Vincent Schachter, qui vient justement de lever 4 millions d’euros.
Réalisé auprès des fonds de capital-risque Pale Blue Dot (Suède), Frst (France) et Seedcamp (Royaume-Uni), ce tour de table doit permettre à la société de mettre en place son offre de leasing, en achetant ses premiers véhicules électriques. En effet, lors de sa première année d’existence, elle s’est concentrée sur la Recherche et Développement, mettant en place des algorithmes et un système de jumeau numérique des véhicules électriques afin d’optimiser leur utilisation.
Plus chers mais plus durables
« Aujourd’hui le secteur du leasing est optimisé pour les véhicules thermiques, avec des décennies d’expérience sur le sujet. Mais le modèle d’analyse est inadapté aux véhicules électriques », explique David Salfati.
Le prix élevé d’achat des véhicules électriques freine notamment leur développement commercial, y compris en leasing. « Les leasers classiques proposent des contrats de location sur 3 à 5 ans en moyenne. Cela correspond à la durée de vie optimale d’un véhicule thermique en usage professionnel, mais les batteries électriques sont bien plus résistantes », poursuit le cofondateur de la société aux 12 salariés.
Il souhaite donc proposer des offres sur une plus longue durée, afin de réduire le montant des mensualités et faciliter ainsi le passage à l’électrique. Mais cela demande des adaptations et efforts, tant pour la société que pour ses clients. « Louer sur une plus longue durée augmente le niveau de risque, d’où la nécessité d’avoir un outil deeptech. Nous ne pouvons pas comme nos concurrents traditionnels nous contenter de connaître le kilométrage des véhicules. Nous récupérerons chez nos clients des informations bien plus détaillées sur leur utilisation, grâce à des puces GPS ou, plus simplement, en prenant connaissance des ordres de mission et bons de livraison ».
Adapter l’utilisation des véhicules
Des informations qui permettront d’anticiper la fin de vie d’un véhicule mais aussi de déterminer dans quel service ou fonction il peut être utilisé de façon optimale à tel ou tel moment de sa vie. De leur côté, admettent les dirigeants, les entreprises clientes devront peut-être adapter leur fonctionnement (circuits de livraison par exemple) en raison du manque d’infrastructures de recharge. Mais l’entreprise assure qu’elle les y aidera, en déterminant toujours grâce à ses algorithmes des parcours optimaux.
L’entreprise devrait acquérir et mettre en location ses premiers véhicules utilitaires d’ici l’été. Mais elle n’affiche pour le moment pas d’objectif chiffré. « Nous sommes ambitieux mais prudents, donc notre flotte grossira en fonction des commandes de clients », explique David Salfati. Vivant lui-même en Angleterre, il adressera également des entreprises Outre-Manche, en plus de la France. Grâce à ses deux marchés, il espère pouvoir atteindre la rentabilité d’ici trois ans.